Pour cette 100ème chronique de livre de chick lit / romance sur le blog, j’espérais vous faire une bonne recommandation lecture… mais j’ai été profondément énervée tout au long de ma lecture de Un plan d’enfer de Camille Avril. Vous voilà prévenu(e)s, et voilà pourquoi !
Quatrième de couverture :
Le rêve de Jaz ? Que Flynn Turner, la rock star la plus canon du sytème solaire réalise qu’elle est la femme de sa vie. Sur un coup de caboche, elle conçoit un plan génialissime, une machination parfaite… ou presque.
Mon avis :
Je vous avoue, je commence cette chronique de Un Plan d’Enfer de Camille Avril à reculons. Je sais déjà que je vais chercher mes mots pour exprimer le plus justement possible ce que j’ai ressenti en lisant ce livre. Je sais déjà que je ne vais pas me faire que des amis en publiant mon avis sur cette lecture. Mais, comme toujours – que ce soit sur mon blog perso ou ici – je vais vous livrer mon ressenti honnête, une vision subjective de cette publication récente de Rebelle Editions.
Vous vous en doutez, vu les pincettes que j’ai prises dans ce paragraphe précédent, je n’ai pas passé un bon moment de lecture avec Un plan d’enfer. Loin de là. Ce livre m’a fait bouillir intérieurement lors ma lecture, et je sens mon corps se crisper à nouveau à l’idée d’avoir lu ce livre qui m’a tant énervée. Mais revenons un peu en arrière…
Un plan d’enfer est une publication de la collection Lipstick de Rebelle éditions. J’aime généralement les livres proposés dans cette catégorie, qui sont plutôt des chick lit – un genre que j’aime énormément. J’attends de ces lectures qu’elles me distrayent, qu’elles me permettent de passer le temps plaisamment, en gardant ma bonne humeur. Comme souvent avec les romans chick lit à tendance romance, on se doute 10 ans avant comment l’histoire va finir, mais ce n’est pas grave pour moi, car c’est plus le chemin qui nous mène au happy end qui m’intéresse.
Un plan d’enfer ne pêche pas sur le fond, j’ai aimé son histoire, j’ai trouvé que c’était suffisamment original pour me distraire. J’ai aussi apprécié le fait que ce soit plutôt réaliste (ce n’est pas 100% le cas, hein, c’est pas tous les jours que tu réussis à te faufiler en coulisses de ton groupe préféré etàa passer du temps avec ses membres… dont l’un va tomber amoureux de toi…).
Non, ce que je reproche à Un plan d’enfer, c’est sa forme, son style d’écriture. Je veux bien que Jaz, son héroïne, soit originale, qu’elle le montre dans ses comportements… mais son language m’a soulée au plus haut point. Elle passe son temps à déformer les expressions de la langue française, ce qui ne me gène absolument pas dans certains romans (au contraire, je pense notamment aux détournements de Sophie Jomain dans la saga Felicity Atocock), mais, ici, c’est TROP. Il y a trop de jeux de mots, et ils se répètent en plus !
Pire encore, Jaz n’est pas seulement le personnage principal de Un plan d’enfer, elle en est aussi la narratrice. Alors ses abus de language ne se trouvent pas que dans les dialogues (qui sont déjà nombreux – chick lit oblige), ils se glissent partout, dans les pensées de Jaz comme dans les descriptions…
Pire encore, on pourrait se dire que, au moins, les dialogues avec d’autres personnes me permettraient de souffler, vu que, techniquement, seule Jaz semble provenir d’un autre monde… Mais pas du tout ! Certains personnages développent cette manie – chapitre après chapitre – sûrement à cause de leur proximité avec Jaz. Et, comble du ridicule, il arrive que la même foutue expression détournée se retrouve deux fois, à deux lignes d’intervalle, une fois dans la tête de Jaz, une fois dans la bouche de son prétendant. Non, mais, sans blague, il ne la connaît que depuis quelques heures, il est originellement “normal” (comprendre : pas original comme Jaz) et il n’a rien d’un médium, ce n’est strictement pas possible qu’ils pensent tous deux de la même manière… surtout de cette manière-là !
Franchement, je pourrais réouvrir cet e-book et vous donner des tas de citations qui, mises bout à bout le long de ma lecture, m’ont énervées au plus haut point. Mais je ne vais pas le faire, car je suis déjà à fleur de peau rien qu’en écrivant cette chronique, et je ne suis pas masochiste pour un sou. Vous n’avez qu’à lire le résumé et vous dire qu’il reflète bien la proportion d’expressions détournées du roman : trois courtes phrases = un détournement (“coup de tête” devient “coup de caboche”). Lu dans le résumé, une fois, ou si cela arrivait qu’une fois toutes les dix pages, on se dit que c’est original et on sourit. Mais quand cela arrive sans arrêt, c’est TROP. C’est trop. C’est trop ! C’est TROP. C’est TROP ! TROP ! TROP !!! TROP !!!! TROP !!!!! TROP !!!!!! TROP !!!!!!! TROP !!!!!!!! TROP !!!!!!!!!! TROP !!!!!!!!!!! TROP !!!!!!!!!!!! TROP !!!!!!!!!!!!! (Ceci n’est un exemple montrant que l’on n’a pas envie de voir la même chose “originale” sans arrêt. Et, encore, ici, vous pouvez zapper facilement ce qui vous énerve sans rater un passage de votre lecture ni perdre le fil de ma pensée…)
Je le redis donc, le fond de l’histoire était sympa et distrayant. Mais la forme dessert totalement Un plan d’enfer. Tant et si bien que je me suis arrêtée et j’ai abandonné – pour toujours – ce roman une fois que j’en ai lu la moitié. Les avantages de savoir la fin de l’histoire n’ont pas contre-balancé les inconvénients de m’énerver toute seule devant la façon dont elle est écrite. Je vous le disais plus tôt, je lis par plaisir, et ici le plaisir s’est envolé à cause de cet abus magistral.
Vous vous en doutez, je ne vous recommande pas la lecture de ce livre. On notera que j’ai fait le test auprès de mes proches – les pauvres ! – sans leur annoncer ce qui les attendait. Je leur ai lu quelques passages et ils ont aussi trouvé ce style déplaisant (et, encore, je me suis arrêtée après quelques minutes…). J’ai cependant vu des avis sur la toile vantant cette originalité d’écriture de Camille Avril… Vous savez, les goûts et les couleurs…
EDIT : après avoir posté ma chronique sur Lire Ou Mourir, je suis allée voir ce que donnaient les notes sur Amazon. Une lectrice y a partagé cet extrait, je me suis dit qu’il récupitulait bien ce que je reproche à ce roman. Accrochez-vous bien…
“– Peux-tu me dégoiser en quoi ça te reluque ? Je ne vois pas pourquoi il se mêle de mes échalotes, tout à coup.
— Après la nuit qu’on vient de passer ensemble, on est un peu des poteaux, non ?
Mon ouïe me ferait-elle défaut ? Zip Lewis vient-il réellement de déblatérer qu’on était poteaux ? Par le tutu des petits rats !
-Mais… on s’est rencontrés il y a peu, j’objecte.
Il se gouaille.“
Et vous, vous aimez ce style d’écriture ?