Cela fait des semaines que cet article sur la face cachée de mon opération du kyste pilonidal me démange… je viens enfin de me décider à vous parler encore une fois de mes fesses, et dans un registre absolument pas glamour – loin de là. Vous voilà prévenus !
Cela fait presque un mois que je me suis fait opérer et tout va bien, d’après ma chirurgienne et mes infirmiers à domicile. Comparée à la dernière fois, avec mon hémorragie interne, mes points qui sautaient, ma suspicion d’infection… ma convalescence est un long fleuve tranquille, ou presque. Je n’ai pas de quoi me plaindre, ou presque.
Je pourrais vous parler de mes quelques désagréments musculaires : comme je ne peux pas m’asseoir, et que je suis incapable d’écrire une longue phrase sur mon clavier en étant allongée, j’essaie de rester un max debout pour surfer sur le net, pour écrire sur le blog, pour répondre à mes emails… Et, à force, cela fait mal aux pieds. C’est bien simple, depuis mon opération, mes talons sont devenus super durs, malgré une application quotidienne de crème pieds. Promis, quand je serais totalement remise, je ferais un soin des pieds en institut !
Je pourrais vous décrire les bleus horizontaux sur mes cuisses, parce que, pour rester debout bien droite, les fesses serrées, quand je suis sur l’ordi ou quand je mange, je m’appuie un peu en avant sur le bureau, sur la table à manger, sur le buffet du salon… Autant de bleus, à force. Heureusement, ils ne font pas trop mal.
Je pourrais aussi vous parler de mes hanches qui supportent tout mon poids quand je suis allongée sur le côté, et qui font mal au bout d’une heure dans la même position : je me dois d’alterner côté gauche et côté droit, et donc d’alterner mes occupations car, si je peux regarder une série sur l’ordi du côté droit, je ne peux pas tenir un livre papier ouvert ou bouger la souris de l’ordi de ce côté-là…
Mais, non, j’ai décidé de vous parler d’un sujet pas glamour qui a un lien on-ne-peut-plus direct avec ma cicatrice de 10cm de long au niveau de la raie des fesses : mon transit intestinal. Et oui, comme tout un chacun, je vais aux toilettes… et je ne défèque pas que des paillettes ! (Je rougis rien que d’écrire cette phrase, dire que je ne fais qu’introduire le problème… #ausecours )
Je ne vous en tiendrai pas rigueur si vous souhaitez ne pas poursuivre votre lecture.
Je me demande même si des gens oseront pousser jusqu’au bout, à vrai dire !
Allez, on est entre nous, je vous dis tout, il faut que ça sorte !!!
Je me lance :
C’était clair dans ma tête dès le début de ma convalescence : l’infirmier ne passant qu’un matin sur deux pour nettoyer ma cicatrice et changer mon pansement, je ne pouvais me doucher qu’un jour sur deux (mon pansement n’est pas imperméable). Par conséquent, je devais câler mon “travail pour la marine” pile avant ma douche, juste après le retrait de mon pansement (les autres jours, je pratique donc la toilette du chat).
Parce que, bon, mon pansement est positionné super près de mon anus quand même. J’avais donc peur : 1) de le couvrir de m$rde – vu que je devais garder mes fesses serrées en permanence, et 2) d’entraîner une infection si jamais je ne nettoyais pas parfaitement la zone après ma vidange gastrique.
En théorie, lorsque je suis en France*, je ne crotte qu’un jour sur deux, il m’était donc possible de suivre ces résolutions organiques. (* Et oui, mon intestin travaille différemment en Angleterre ! ).
Sauf que, dans la pratique, ma solution hygiénique n’a pas tenu plus d’une semaine. Un matin de passage de l’infirmier, je n’arrivais pas à caguer. Ou plutôt je n’y arrivais pas sans forcer, et forcer me faisait un peu mal. Et ce mal, je n’arrivais pas à déterminer si c’était le “symptôme de la crotte dure” ou si c’était en fait ma cicatrice qui tirait. Donc j’ai laissé tomber ma planification merdique (sic), je n’ai pas forcé… et les ennuis ont commencé.
J’ai cru pouvoir tenir jusqu’au passage suivant de l’infirmier. J’ai essayé de me retenir pendant ces 48 heures supplémentaires… mais, le lendemain (soit plus de 20h avant la libération divine), j’ai abdiqué : je suis montée sur le trône (un comble pour une abdication ! ) et c’est parti dans tous les sens (tu m’étonnes, cela avait bien brassé mes excréments, là-dedans, pendant ce temps-là ! ). J’ai dû vider un rouleau entier de papier toilette pour réparer les dégâts. Et, encore, je galérais à m’essuyer convenablement car nous, les filles, on nous apprend à se nettoyer du devant vers l’arrière… mais je ne pouvais pas aller en direction de mon humble derrière !
La loi de Murphy porte bien son second nom de “loi de l’emmerdement maximal” : mon système interne s’est immédiatement réglé sur “je ch*e un jour sur deux”… pile le jour où je ne pouvais pas convenablement me laver ! Evidemment, étant stressée par le fait d’en mettre partout, la consistance générale était plus proche de la crème dessert que de la saucisse de Toulouse (bon appétit, au passage ! ), ceci empirant mes an(n)ales péripéties…
Non contente de vider le stock de papier cul et mon paquet de lingettes intimes FemFresh (qui, Dieu soit loué, sont jetables dans les toilettes ! ), j’ai essayé de changer cette programmation à coup de pruneaux d’Agen, le dimanche 13 septembre, un jour avant mon premier rendez-vous de contrôle chez ma chirurgienne. Cela a bien marché… je me suis délestée de mes matières fécales le soir-même.
Mais, le lendemain après-midi (heureusement que c’était après mon RDV ! ), j’ai commencé à avoir des crampes, à entendre mon bas-ventre gronder. D’instinct, je voulais me plier en deux, ce qui m’est impossible ! Pour me sentir mieux, rien n’y faisait, sinon péter un coup, puis deux. Et, quelques minutes plus tard, me voilà à courir jusqu’aux cabinets… trois fois en trente minutes, c’est comme si on m’avait fait un lavage colo-rectal ! Par chance, ma chirurgienne n’avait pas remis en place mon pansement, donc j’ai pu me doucher juste après, à grand renfort de jet d’eau salvateur (et de Saforelle, soit dit en passant) ! Une autre bonne nouvelle, c’est que cela m’a vidée pour six jours, six jours pendant lesquels je n’avais pas envie de couler un bronze, six jours sans stress. Hallelujah !
Depuis ? Je n’ai toujours pas repris le rythme idéal, je jure comme un charretier quand vient le moment de sortir la quiche du four… J’envisage de tenter la chose en étant en position semi-assise, il paraît que notre système digestif n’est pas adapté à la poussée en mode assis (en plus, mon rectum serait en-dessous de mon pansement, ce serait plus pratique !). On verra…
Voilà, cela en est terminé de cet article sur les milles façons de se prendre la tête pour poser sa pêche quand on a des plaies ouvertes à la raie… En espérant vous avoir fait sourire et aussi inspirer les personnes qui sont dans mon cas : celles qui ne peuvent pas facilement répondre quand on frappe au portillon arrière… !
Il va sans dire que cet article est à prendre de manière humoristique, même s’il ne relate que la vérité. Je le dédis donc, pour la postérité, à l’Académie française qui m’a permis, par son travail consciencieux, d’éviter d’utiliser l’expression “faire caca” (oups, trop tard) en expulsant cette histoire de mon organisme. Je me demande bien si c’est le registre employé par le traducteur du fameux best-seller de l’été sur nos intestins, tiens…
EDIT : la suite est ici…
Un billet “dédié pour la postérité à…” mais aussi à ton postérieur
Je compatis à tes soucis mais je suis désolée j’ai aussi bien ri ! Ton langage imagé a fait mouche! ^^
Ravie que ce soit drôle, j’avais justement peur d’être allée un poil trop loin !
Aiie aie aie ! que de galère ! TOut ce registre je le connais, comme je suis infirmière ( et encore plus a domicile)! Ma pauvre, quand le transit ne veut pas, c’est compliqué ! Bon je vois que tu as employé pas mal de stratagèmes, qui font plus ou moins effet…
Je te souhaite, comme d’habitude, un bon rétablissement, pour que tu puisses “revivre” normalement du coté toilette de la chose !
Merci ! Tes patients te racontent ce genre de choses ? Je reste assez pudique en vrai sur tout cela, il m’a encore fallu prendre des pincettes, dimanche, pour expliquer à ma mère pourquoi le PQ se finissait si vite !
bonsoir,
je compatis…je me suis fait opere d’une hemorroide et cela a été le calavire au moins 10 jours…bon courage
et le texte est très bien ecrit, et m’a bien fait rire,me rappellant mes peripeties!
bonne soirée
Je file donc rajouter hémorroïdes sur la liste des choses que je ne veux pas avoir, lol ! Ravie de t’avoir fait rire, c’était le but : me soulager à l’écrit comme je ne le peux pas si facilement dans les toilettes !
Comme je te comprend!
Je suis à J+6 de mon opération de mon kyste ( à ciel ouvert) et c’est l’enfer de ce côté là ^^
Ils t’ont recousu cette fois aussi ?
Courage ^^
Je suis ravie de voir que je ne suis pas seule ! Cela se passe bien ?
Je suis à moitié fermée, moitié ouverte. En gros, sur 10cm, j’ai 2cm en haut et en pas qui sont ouverts avec un point interne lâche.
MDRRRRR ! Ce billet me rappelle tant de souvenirs chiants ( ^^ )
Sinon pour ça : “Je pourrais aussi vous parler de mes hanches qui supportent tout mon poids quand je suis allongée sur le côté, et qui font mal au bout d’une heure dans la même position : je me dois d’alterner côté gauche et côté droit, ” –> c’était l’histoire de mes 3 derniers mois de grossesse.
Ah et pour la petite anecdote, après la péridurale, tu ne cagues plus du tout pendant 4-5 jours. Mon premier retour à la selle fut….épique. J’étais littéralement COINCEE avec la crotte à l’entrée. Musclor a dû appeler une infirmière à l’aide malgré mes protestations, je crois que c’est à ce moment précis que j’ai perdu toute fierté.
OMG, tu as dû en chier (sic) pour le dernier trimestre; cela m’aurait rendue folle ! Quand à l’histoire de celle à moitié entrée / moitié sortie, je compatis à fond, cela m’est arrivé quand j’étais petite, j’avais dû appeler ma maman à la rescousse et j’en rougis encore… Tu préfères pas, par contre; être sauvée par l’infirmière plutôt que par ton chéri ? Cela semble plus facile avec des inconnus que tu ne reverras pas !
Mon dieu comme je te comprend…je me suis faite opérer il y a une semaine et je suis mechee…Les soins quotidiens sont l’enfer,j’ai tellement mal que je pleure devant les infirmières,j’ai failli tomber dans les pommes ce matin.
C’est la 3 ème fois que cette merde revient ma plaie fait 3 cmde profondeur et va jusque l’os. J’ai le moral dans les chaussettes mais je t’envoie tout mon courage pour ta guérison et j’espère que c’est ta dernière fois!
Oh, mince, tu n’as pas d’anti-douleurs qui fonctionnent ? Moi, ca va un peu mieux d’un coté (plus d’infirmiere, je fais mes soins seule, donc je vais a la douche quand ca m’arrange ! ) et moyen de l’autre (un point vient de sauter donc ca saigne pas mal). J’espere que cela s’arrangera pour nous deux et que ce sera la toute derniere fois !!!