Cela me fait mal au coeur de classer la chronique de Coeur Piment de Cathy Cassidy dans la catégorie jeunesse juste après celle de mon coup de coeur de la semaine dernière, Celle dont j’ai toujours revé de Meredith Russo. Franchement, ces deux livres n’ont rien à voir. Si le Russo m’a chamboulée, celui-ci m’a énervée, voici pourquoi.
Quatrième de couverture :
Après avoir passé deux merveilleuses semaines à Tanglewood, avec Honey, Ash a repris son tour du monde. Le voilà maintenant en Europe, direction Paris ! Mais le cœur n’y est plus. Il ne retrouve pas l’excitation de ses premiers mois de voyage : Honey lui manque trop, et sans elle rien n’a plus d’intérêt. Il n’y a que lorsqu’il lui raconte ses visites et ses impressions par mail qu’il se sent heureux.
C’est pourquoi la perspective de rentrer bientôt en Australie alors que Honey reste en Angleterre, inquiète Ash…
Et si elle finissait par l’oublier ?
Mon avis :
Quand on pense qu’il n’y en a plus… il y en a encore ! Je pensais la saga Les filles au chocolat de Cathy Cassidy finie, et voilà qu’un nouveau demi-tome sort, en mars dernier. Il s’agit du tome 6,5, appelé Coeur piment, qui met en avant le personnage d’Ash, le petit ami de Honey, dont l’histoire se passe après la fin officielle de la saga.
Franchement, j’ai beaucoup aimé les premiers volumes des filles au chocolat, mais j’avoue que la coupe est pleine – et à raz-bord, maintenant. Je sature, ce qui peut très bien expliquer mon avis négatif sur ce livre, où j’ai tendance à oublier ce qu’il contient de bon pour me focaliser sur le mauvais – mea culpa par avance pour cette chronique subjective…
Le mauvais, donc, commence avec cette accumulation de hors-séries qui commence vraiment à faire lourd et à me laisser penser que ce n’est que du business pour engranger des sous. A la base, je n’ai rien contre le marketing, mais, soyons honnêtes, dans un domaine aussi créatif que l’écriture, il est très facile de perdre l’inspiration en cours de route quand on ne pense qu’au pactole que l’on va toucher. Ce tome-là n’était vraiment pas nécessaire pour clôre l’histoire, et son histoire n’a rien de bien exceptionnel. On est loin des tomes qui faisaient du “bien” aux lecteurs, en leur faisant comprendre les soucis de famille recomposée, l’anorexie, l’écologie… Quand bien même, même sans aborder un thème aussi important, Coeur piment pourrait éviter de nous faire le coup du conte de fées. J’adore ceux-ci, mais je trouve vraiment dommage que tout soit si facile dans cette histoire (sans rien spoiler). C’est tellement peu réaliste, au point où je me suis sentie génée des répercussions que Coeur piment peut avoir sur les lecteurs les plus jeunes de la saga. La découverte de la vraie vie va être dure… Alors, oui, l’histoire est légère et sympathique, un peu mystérieuse aussi, mais j’ai trouvé que c’était “trop”.
Il faut dire aussi que, non seulement la sortie de ce énième tome m’a agacée, mais le titre de celui-ci m’a énervée, à la base. Oui, cela avait mal commencé avant même d’ouvrir le livre. OK, je veux bien que l’on publie un énième tome peu nécessaire à une saga… mais autant bien le faire. Si je suis contente que ce livre ait été publié dans un format très réduit (vendu à bas prix, c’est déjà ça), j’ai été indisposée à cause de son titre que je trouve sexiste. Quelle idée de nommer les tomes centrés sur les héros masculins de l’histoire avec des goûts qui “font moins fille”. Un garçon peut très bien aimer le sucré, le chocolat, les fruits… ce n’est pas vraiment nécessaire de graver dans la tête des jeunes lectrices (c’est le public-cible de cette saga) que les garçons, c’est du sel, du poivre, du piment au lieu de la cerise, de la guimauve, de la mandarine,… Et je ne parle même pas de l’effet que cela doit avoir sur un jeune lecteur masculin ! Quand on s’adresse au public enfant ou adolescent, et encore plus quand on lui a donné des leçons de “morale” sur des thèmes de société, il faut faire attention, selon moi.
Vous l’aurez compris, je ne recommande pas vraiment la lecture de ce tome 6,5 des Filles au chocolat de Cathy Cassidy. Il n’est pas mauvais en soi, il est juste peu inspiré autant dans le fond que dans la forme, à mon avis. Sans rancune, hein ?
Et vous, vous n’en avez pas marre du sexisme ordinaire ?
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