J’ai bien hésité avant de classer ce roman, Tess de Thomas Hardy, en “culte”. Parce que je n’en avais jamais entendu parler, mais il faut bien avouer qu’il a été réédité des dizaines de fois en français : difficile de faire plus “culte”, vous ne trouvez pas ? Il vous en coûtera quand même 18 euros si vous achetez sa dernière édition : Black Moon, pour un roman broché, donc.
Quatrième de couverture :
La jolie Tess est d’une fraîcheur à faire chavirer tous les coeurs. Surtout celui de son prétendu cousin, Alec. Mais l”odieux personnage n’est qu’un imposteur…et un profiteur ! Lorsqu’il séduit la jeune fille puis la déshonore, la belle se promet une chose : ne jamais se marier. Jamais ! Jusqu’à ce qu’elle rencontre Angel. Éduqué, riche, généreux… Tess succombe, résiste, doute. Sera-t-elle à jamais poursuivie par son inavouable passé ? Ou se pourrait-il qu’Angel la sauve de sa destinée ?
Mon avis :
Comme d’habitude, c’est la couverture qui m’a donné envie de découvrir ce roman. Ce n’est qu’en l’ayant entre mes mains que je me suis aperçu que ce n’est qu’une réédition d’un roman écrit à la fin du XIXème et un résumé assez clair : ne nous attendons pas à un happy end. En fait, j’avais craqué pour cette couverture de “jeune fille à la campagne”, à la fois moderne et désuète, et j’ai fait confiance à Black Moon, son éditeur, pour me faire découvrir Thomas Hardy, un auteur dont je n’avais jamais entendu parler… Mais avant de vous dire ce que j’en ai pensé, j’aimerais revenir sur ce livre-objet vraiment très bien réalisé : même s’il est en format broché et contient presque 450 pages, il est assez peu lourd et volumineux. J’ai apprécié le fait qu’il soit bien écrit (pas de faute…) et que la police de caractère soit assez grosse pour que les pages se tournent d’elles-même sans s’en apercevoir. Aussi, ce livre m’a semblé finalement pas si épais que ça !
Franchement, le premier tiers de ce roman ne lit très facilement. L’histoire de Tess n’y est pas trop sombre, on découvre certes une pauvre campagne anglaise, le destin peu glorieux d’une jeune fille de 16 ans,… mais ce n’est pas glauque et les jours passent assez vite en sa compagnie : sa pseudo-avancée sociale est agréable, on se plait à lui imaginer une vie bien plus sympa au détour du prochain virage… Et cela se gâte. Je ne vais pas vous raconter le contenu de ses mésaventures mais sachez que son honneur n’est plus sauf. Et, franchement, ce n’est pas très clairement dit dans l’histoire (en fait, c’est à cause des moeurs de l’époque, on n’allait pas nous raconter les tenants et aboutissants de toute l’affaire…). Ce qui est d’autant plus perturbant que l’auteur ne se gêne pas pour nous dévoiler des trucs bien plus croustillants avant même que son héroïne ne les découvre : la réalité des gens se nommant actuellement Urberville, par exemple. D’un côté, on nous en dit trop, de l’autre pas assez… j’avoue : j’ai pas apprécié. Alors ajoutez à cela un avenir de moins en moins clair pour notre héroïne et, moi, je commence un peu à déprimer, comme cela a été le cas quand j’ai lu “Les Hauts de Hurlevent”, pour vous donner une idée. C’est le genre de roman naturaliste qui donne pas envie de se lever le matin, en fait : il ne fait pas rêver, on perd espoir pour l”héroïne comme pour nous-même… Heureusement que la police de caractère était suffisamment grosse pour me permettre d’avancer vite et de me dire “c’est bientôt fini, courage”.
J’exagère à peine, aussi je ne vous conseille pas forcément de lire ce roman si, comme vous, vous avez de l’empathie à en revendre. C’est pourtant bien écrit, on retrouve un peu la campgane anglaise de Jane Austen en chemin… mais c’est, disons-le clairement, déprimant.
La note de l’addicte :
Et vous, vous aimez les romans si… glauques ?
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