Cela fait longtemps que l’on a pas parlé polar, par ici ! Depuis 2014, carrément ! Alors, sans plus attendre, je vais vous parler de Vengeance par procuration, de Mary Jane Clark (L’Archipel).
Quatrième de couverture :
Tuxedo Park, un havre de paix où vivent des personnes fortunées, une enclave protégée à quelque quarante kilomètres au nord de Manhattan.
Dans leur somptueuse propriété récemment restaurée, Valentine et Vincent Wheelock, un couple influent – elle fut gouverneur d’État puis ambassadrice des États-Unis en Italie, lui son éminence grise –, donnent une réception, à laquelle participe Eliza Blake, la présentatrice vedette de Key News, chaîne de télévision new-yorkaise. Au cours de la soirée, stupeur ! Vincent se donne la mort de manière spectaculaire. Comment expliquer un tel geste ? Et, surtout, que cache son suicide ? Rapidement, Eliza découvre qu’avant de se donner la mort Vincent avait laissé une série d’énigmes en forme de puzzle, dont elle devra rassembler les pièces pour démêler une affaire surgie du passé. Mais un tueur rôde, et la vie d’Eliza est menacée…
Mon avis :
Vu que j’aime bien les romans de Mary Higgins Clark, je me suis dit que j’aimerais peut-être aussi ceux de son ex-bru : Mary Jane Clark, qui écrit des romans depuis de nombreuses années. Sauf que, dans les faits, je ne suis vraiment pas fan de ce système de happy few familial, transformant “Clark” en marque quasi-déposée (déjà que Carol, la fille de MHC, est elle aussi entrée dans ce filon…). Je ne sais pas, Mary Jane aurait pu au moins s’abstenir d’écrire elle aussi des thrillers mettant les femmes à l’honneur. Après quelques recherches, j’ai appris que son propre père était espion dans les services secrets américains, et qu’elle a travaillé sur des histoires de kidnapping pendant ses 30 ans de journalisme, cela a apaisé un peu mon agacement… mais j’attendais quand même ce roman au tournant.
Ce roman, c’est Vengeance par procuration, le tome 10 de la saga Key News de Mary Jane Clark.
J’ai aimé que l’auteure se soit inspiré de son passé de journaliste pour brosser son héroïne présentatrice TV, Eliza. Au moins, cela amène un peu de nouveauté dans ce déjà-lu littéraire. J’ai aussi aimé le fait que l’histoire d’Eliza soit rappelée en début de roman, pratique vu que je n’avais pas lu les 9 tomes précédents : je me suis sentie moins perdue que j’aurais pu l’être si cela n’avait pas été le cas. Cela sera aussi avantageux pour les fans de la saga qui ont peut-être oublié ce qu’il s’est passé avant, ou qui veulent vraiment que les histoires soient ancrées les unes dans les autres…
Le mystère est au rendez-vous dès les prémisses de ce livre. On comprend vite ce qu’il va arriver… mais on se demande pourquoi diable cela arrive, pourquoi un personnage se suicide afin de mettre en lumière ses exactions passées. J’avoue, j’ai trouvé cela assez original au début… mais je n’ai pu m’empêcher de penser que c’était vraiment trop gros, pas assez réaliste. Le sentiment de culpabilité amène certes les gens à vouloir affronter les conséquences de leurs actions, ils veulent alors être jugés… se suicider s’apparente plus à une fuite qu’à une envie de justice.
Evidemment, ce manque de réalisme a impacté ma lecture. Déjà que le style d’écriture était banal, j’ai eu du mal à avancer. J’avais carrément l’impression que les pages pesaient une tonne. Honnêtement, je pense que c’est aussi à cause de ce branding du “Clark” : Mary Jane n’égale pas son ex-belle-mère et n’apporte rien de bien nouveau sous le soleil, je trouve que cela la dessert plus qu’autre chose dès l’ouverture du livre (mais cela doit impacter ses ventes en bien quand même…).
Au final, à part si vous êtes fan du milieu du journalisme, je ne vous conseille ni ce livre ni cette saga, a fortiori en broché – c’est trop cher pour ce que c’est… Ce n’est pas vraiment mauvais, mais cela laisse un goût d’inachevé en bouche, un goût que l’on n’a pas si on lit du vrai Mary Higgins Clark !
Et vous, vous vous tromperiez facilement en librairie entre les différents Clark ?